L’information n’a pas manqué. Mais il ya un paradoxe à souligner chez les jeunes et les moins jeunes et même chez les enseignants : hors « antenne » tout le monde nous a félicité pour cette « bonne initiative », d’avoir pensé à mettre le doigt sur un problème grave, vital qui engage l’avenir de nos enfants etc. Mais quand il a fallu venir pour assister aux projections puis aux débats, plus personne ou presque à l’appel. C’est surtout le débat qui a manqué faute d’élèves, d’étudiants, surtout d’enseignants et/ou de responsables de l’éducation et de la culture à croire qu’on pourrait se passer de ce genre de films et de débats. Faux, puisse que l’absence d’idées dans les devoirs, les épreuves écrites, d’arabe, de français, d’anglais etc. et dans les discussions prouve que nos adolescents, nos étudiants sont démunis et/ou incapables de lire la moindre œuvre littéraire en dehors de celles inscrites dans les programmes scolaires et universitaires.
Un exemple édifiant : Il y a quelques années, j’ai vu « débarqué » pas moins de deux cents étudiants en Lettres pour assister (mais sans rester au débat) à la projection du film adapté du roman de Gustave Flaubert : Madame Bovary. Quelle chance ! Non, m’a – t on dit. L’œuvre est au programme et beaucoup d’étudiants ne l’ont pas lue. Ils se contentent de lire quelques critiques pour affronter les épreuves et tout le mode le sait!! Cet exemple n’est pas unique. Tous les niveaux sont touchés par cette phobie de la lecture, du débat littéraire. Nous sommes en train de toucher le fond, il faut maintenant remonter à la surface. Tout le monde à la tâche et il n’y a plus une minute à perdre !. Le Ciné – club Enfants a commencé, chaque dimanche matin, il organise des séances de lecture selon la méthode alphabétique « gratuitement » pour les enfants et les adolescents dans l’espoir de ne pas les voir décrocher si tôt et d’abandonner une langue et toute ses richesses. On pourrait réhabiliter le concours d’orthographe et de dictée même préparée. La motivation à la lecture est le seul moyen pour retrouver la « rage de lire » ou simplement le plaisir de la lecture qui reste un moyen de se cultiver et de communiquer avec les autres, petits et grands.
Mohamed Larbi Kédidi